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16 avril 2008

compte rendu conférence du 2 avril

L'Evolution du Travail Social
Compte rendu de la conférence du 2 avril 2008, répondant à la demande du Collectif des Travailleurs Sociaux en Formation.

 

Pierre Billion, formateur à l'IUT de Tours, sociologue et militant, auteur d'articles de "vulgarisation" sur le site "www.inégalités.fr

 

Le changement dans le traitement des personnes fait partie des enjeux actuels du Travail Social, en particulier avec le récent développement du contrôle social. D'une part, la société devient une "société du risque", de l'insécurité sociale (voir R. Castel, "crise de la société salariale"). D'autre part, on assiste à une psychologisation des problèmes sociaux et enfin à une augmentation du militantisme sur des enjeux identiaires.

 

    Avec le rapport Benisti, une volonté de fichage des populations et des personnes en difficultés est rendue visible. Ce rapport, concernant en particulier le dépistages des risques de délinquance chez les enfants dès l'âge de trois ans, sur des critères alarmants tels que la langue parlée à la maison,... Certains problèmes identitaires mériteraient d'être désingularisés et replacés dans un contexte sociologique.

 

L'intervention sociale s'individualise, traduisant une triple crise :
Crise de l'Etat-Nation et de la protection sociale : La question sociale ne s'ancre plus dans un cadre national mais est soumise à la mondialisation, et donc à des enjeux de compétitivité. Dans des revendications de groupes, le pluriculturalisme peine à être intégré.
Crise socio-économique : Le travail et l'emploi de transforment. Par l'individualisation des problèmes sociaux, se crée un problème de régulation des problèmes sociaux, beaucoup moins de salariés sont syndiqués. Cela engendre une baisse de la protection dans la relation de travail. L'obligation d'adaptabilité dans le travail entraîne des carrières sur un modèle biographique, le travailleur doit devenir "entrepreneur de lui même" et savoir se vendre pour pouvoir défendre ses intérêts, au lieu de s'inscrire dans une cause plus collective. Le savoir-être devient plus important que le savoir-faire. On considère le fardeau que chacun porte comme une défaillance personnelle plus que comme un problème collectif. On se pose plus de questions sur soi-même que sur la société.
Crise de la citoyenneté. Il y a moins d'investissement civique, une plus faible participation, moins de militantisme. La mémoire de luttes menées par les ainés est peu transmise d'une génération à l'autre (ex: la "marche des beurs" ). Les revendications sont plus basées sur des singularité personnelles que collectives.

 

Dans le travail social, les formations sont plus basées sur l'individuel, avec une approche psychologique, que sur le collectif avec une formation peu sociologique. Pourtant, les travailleurs sociaux sont de plus en plus amenés à travailler auprès de personnes dont les problèmes sont plus liés à des inégalités et à des problèmes sociaux qu'à des problèmes psychologiques ou de santé mentale. Les problèmes psychologiques s'incrivent d'abord dans d'autres problèmes sociologiques.

 

On a peu de données sur des indicateurs de difficultés pour certaines catégories de population (suicide, pauvreté,...). On a  des chiffres sur le seuil de pauvreté mais pas sur les travailleurs pauvres. On n'a à l'inverse pas défini de seuil de richesse.

 

On assiste à une banalisation du sentiment de honte ou de problème d'estime de soi, par exemple dans la prise en charge de personnes prises dans des problématiques sociales (chômeurs,...).

 

Dans une société du risque, les politiques sociales ne consistent plus à atteindre l'idéal d'un mieux-être social, mais à faire de la réparation avec un filet de protection minimal.

 

La loi de 2002 insiste sur les libertés individuelles, mais il est important de raccrocher les situations et les diagnostics individuels de problématiques plus larges tout en faisant attention aux raccourcis, aux risques de catégorisaton. Il ne faut pas hésiter à dénaturaliser, à délocaliser les problèmes, qui sont souvent la conséquence de politiques. Derrière différents types de manifestations peuvent se cacher les mêmes problèmes.

 

Pourtant, et paradoxalement, cette montée d'individualisme se retrouve beaucoup plus dans les classes du bas de la société que dans celles qui montent.

 

Ceci n'est qu'un compte rendu, j'ai essayé de le faire le plus fidèe possible à la conférence mais il peut comporter des erreurs, merci de le signaler...  Noemie

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